LA ROUTE DE LA SOIE

27 JUILLET au 25 AOUT 2000

Récit de MarieOdile Martel

Pour le site du voyage

 

La Route de la Soie reliait, par un réseau de pistes caravanières de huit mille kilomètres, Xi’an, capitale de la Chine des Hans, aux rives de la Méditerranée, à travers la Chine, l’Inde, et le monde hellénistique d’Orient auquel succéda l’Empire romain. Alors que les Chinois produisaient la soie depuis plus de deux mille ans, son exportation avait toujours été interdite. C’est un général chinois, chargé par son empereur d’acquérir des chevaux dans la plaine du Ferghana, qui découvrit ce marché prometteur, et la route de la soie vit le jour. Par elle transitait la soie, mais aussi les épices, le jade et les turquoises, les armes, les bois laqués et les fourrures. De Rome, venaient le verre, le corail, les textiles, les poteries, et les pièces d’or et d’argent. Les convoyeurs effectuaient le transport des marchandises d’une ville à l’autre, et celles-ci, après un stockage plus ou moins long dans les caravansérails, repartaient pour les étapes suivantes. Les caravaniers étaient des nomades rompus aux difficultés et aux embûches de la route, brigandages ou razzias. Ils étaient de plus protégés par des garnisons, des forts et des tours de guet qui ponctuaient la route. Pour conjurer les périls, malgré tout réels, qui pouvaient les attendre, ils demandaient aide et protection aux dieux qu’ils avaient l’habitude d’honorer. La route était ainsi jalonnée de lieux saints, et c’est par la Route de la Soie que le bouddhisme, le christianisme et l’islam pénétrèrent en Chine.

La route d’Asie Centrale partait de Xi’an, passait par Lanzhou et traversait le désert au nord de l’Himalaya, en suivant un chapelet d’oasis, Dunhuang, Turfan, Kashgar. Elle franchissait ensuite de hautes passes entre le Tianshan et le Pamir, deux massifs de plus de sept mille mètres, pour atteindre les oasis de Tachkent, Samarkand et Boukhara. Au-delà, elle gagnait la Perse, la Mésopotamie, et enfin les anciens ports phéniciens de Tyr, Sidon, ou bien Antioche et Alexandrie, d’où les marchandises partaient pour Rome. Les marins grecs et romains empruntèrent alors la route maritime de la mer Rouge et de la mer d’Oman, et une seconde route, la route du Sud-Ouest, fut utilisée, qui contournait la chaîne de l’Himalaya par le Sud, passant par l’Inde, la vallée du Gange et du Brahmapoutre, la Birmanie, et remontait ensuite sur Xi’an par Dali.

Pour notre voyage 2000, nous avons laissé de côté Xi’an et son armée de guerriers et de chevaux de terre cuite (nous l’avions visitée en 1990), et avons suivi la route d’Asie Centrale jusqu’en Ouzbékistan. Pour le plaisir, nous avons ajouté à notre périple Pékin, plus à l’Est, et Khiva, plus à l’Ouest, ainsi que nos excursions dans le " Petit Tibet ".